lundi 9 avril 2018

Les métaphores osées du Président argentin [Actu]

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Alors que le président du conseil espagnol, le très droitier Mariano Rajoy (1), allait se rendre en visite officielle en Argentine, la première fois depuis onze ans qu'un chef du gouvernement de la Péninsule foule le sol argentin, le président Mauricio Macri a accordé une interview à ABC, un quotidien de droite espagnol (proche de l'épiscopat).

Le gros titre est pour la visite de Rajoy
La photo de une se rapporte à un fait divers tragique
(un accident d'aviation de plaisance)
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Entre autres propos, il a assimilé l'Argentine et l'Espagne à deux amants qui se retrouvaient après une longue séparation. Une expression imagée que toute la presse argentine reprend mais qui a des accents bien malheureux. D'abord parce que ça sent l'inceste (l'Espagne est toujours la Madre Patria de tous les pays issus de son ancien empire colonial en Amérique) - ça fait vraiment glauque. Ensuite parce que l'expression "relations charnelles" a longtemps désigné la soumission économique et politique de l'Argentine aux puissances impérialistes du XIXème et du XXème siècle, d'abord la Grande-Bretagne puis les Etats-Unis.
Hélas, Mauricio Macri est un véritable cancre en histoire. Les politiques argentins sont généralement assez ignares en la matière mais l'actuel président se révèle maladroit et particulièrement inculte (comment pouvait l'être et le reste Nicolas Sarkozy). Macri accumule les symboles gaffeurs et les erreurs grossières de date ou de personnages au sujet de grands épisodes de l'histoire nationale.
Pour le bicentenaire de la déclaration d'indépendance, il avait pourtant su faire un discours exempt d'âneries le 9 juillet 2016, à Tucumán (mais en était-il l'auteur véritable ?)

Pour aller plus loin :
lire l'entrefilet de Página/12 qui avait choisi de mettre l'accent sur d'autres casus belli aujourd'hui.



(1) De surcroît, Rajoy trimbale derrière lui un bon nombre de casseroles et son parti politique, le Partido Popular, aussi. C'est une des raisons, entre autres, qui rend si difficile la situation en Catalogne. Les indépendantistes jugent ce gouvernement corrompu et donc d'autant plus illégitime dans son action contre la tentative de sécession.