mercredi 18 avril 2018

Le triste sort de la librairie universitaire argentine [Disques & Livres]


La Librairie Universitaire Argentine, LUA, vient de fermer sa boutique située au coin des rues Lavalle et Montevideo, à 100 m. au nord de Avenida Corrientes, parce que le présent gouvernement national lui a coupé les vivres, comme à tant et tant d'institutions culturelles. Or le prix des loyers est exorbitant à Buenos Aires, comme dans beaucoup d'autres capitales (en Europe ici) et il devient presque impossible à un libraire de tenir le coup.

La LUA était pourtant au cœur du quartier du livre et des grandes salles de spectacle. Elle pouvait toucher un grand public de lecteurs auprès duquel elle diffusait, depuis 2013, les ouvrages publiés par les universités nationales de tout le pays. On parle de la faire renaître, dans un autre librairie, avec lequel elle partagera un local à partir de juin prochain.

Hier, Página/12 poussait un nouveau coup de gueule contre cet abandon de toute espèce de souveraineté en matière culturelle du fait du gouvernement néolibéral de Cambiemos. Cette situation va de pair avec la baisse catastrophique du budget de la recherche dont je vous parlais dans mon article du 12 avril dernier. Daniel Paz nous explique la situation avec sa causticité habituelle.


La chercheuse (ou la journaliste) : Pourquoi fermez-vous la Librairie Universitaire ?
Le ministre : Parce que c'est une dépense superflue.
Il y a d'autres choses prioritaires pour dépenser de l'argent
Elle : Le Garrahan ? [célèbre et excellent hôpital de pointe spécialisé en pédiatrie]
Lui : Garrahan ? C'est quoi, ça ? Un fonds vautour ? (1)
Traduction © Denise Anne Clavilier

La LUA dispose d'une page Facebook.



(1) C'est là du vocabulaire de gauche. Les ministres de l'actuel gouvernement n'emploient jamais cette expression trop connotée Cristina Kirchner. Ils parlent de hedge funds, comme en Europe et aux Etats-Unis.