samedi 30 septembre 2017

Le Café de los Angelitos au cœur d'un trafic de drogue ? [Actu]

La photo de la une de Clarín montre l'intérieur du Café de los Angelitos
avec l'un des gendarmes qui surveille la salle pendant la perquisition des bureaux
Le gros titre au-dessus fait référence à un scandale qui vient d'éclater :
une jeune fille aurait été abusée sexuellement par l'un de ses camarades
dans un lycée d'élite, le Colegio Nacional de Buenos Aires,
pendant que les élèves occupaient leur établissement
pour protester contre une réforme des programmes
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Hier, une perquisition spectaculaire a eu lieu dans un célèbre café historique de Buenos Aires, le Café de los Angelitos, qui était autrefois l'un des lieux préférés de Carlos Gardel, non loin de sa maison de la rue Jean Jaurès. Trente-trois autres établissements divers et variés ont eu droit à la visite de la Gendarmerie dans le cadre d'une grande enquête sur le réseau argentin d'un cartel colombien. Toutes ces adresses serviraient de façades honorables à des activités de blanchiment d'argent de la drogue.

A l'étage, le Café de los Angelitos abrite un cena-show très fréquenté, un classique spectacle de tango avec dîner pour touristes étrangers arrivant en voyages organisés peu soucieux d'authenticité. Au rez-de-chaussée, un café portègne traditionnel très apprécié à toute heure par les gens du cru. On y vient déjeuner, ou savourer la collation du soir, vers 18h, la copieuse merienda argentine, voire même dîner sans se préoccuper de ce qui se passe au niveau supérieur.

Revenu à la vie en 2007, après une longue fermeture à la suite d'un terrible incendie qui avait mis fin à l'exploitation du premier café, celui de Gardel, le Café de los Angelitos nouvelle mouture a été inscrit sur la liste des Cafes Notables, institutions gastronomico-culturelles de la Ville Autonome de Buenos Aires, qui, à ce titre, participent aux animations culturelles municipales.

Il se trouve que la légende veut que le Café de los Angelitos tienne son nom non pas des deux angelots en bas-relief à l'italienne de sa célèbre enseigne (ce qui est pourtant vraisemblable) mais de la police des années 1910-1920 qui, par antiphrase, l'aurait baptisé ainsi, parce que les mauvais garçons de la ville s'y donnaient volontiers rendez-vous la nuit (dans ce cas, le nom de l'établissement pourrait se traduire Café des enfants de chœur). Les deux explications ne s'excluent pas nécessairement.

Pour en savoir plus :
lire l'article de Clarín, qui a mis l'information à sa une.

Ajout du 19 octobre 2017 :
lire l'article de Clarín qui révèle l'existence d'un accord d'actionnaires qui permettait au trafiquant colombien de tirer les ficelles grâce à un prête-nom, le patron officiel de cet établissement vénérable.