samedi 4 mai 2013

Deux expositions au Museo Histórico de Buenos Aires Cornelio de Saavedra [à l'affiche]



En ce moment au Museo Histórico de Buenos Aires Cornelio de Saavedra, situé Crisólogo Larralde 6309, dans le Parque General Paz qui fait lui-même partie du quartier de Saavedra, à la limite de Villa Urquiza, se tiennent deux expositions, dont une (annonce ci-dessus) est inaugurée ce midi.

La première de ces expositions temporaires célèbre le bicentenaire de la création de l'Hymne national, selon une commande passée aux musiciens et aux poètes du pays par l'Assemblée de l'An XIII, dont on fêtait le bicentenaire de la première réunion le 31 janvier dernier (voir mon article publié ce jour-là). Il s'agit de l'exposition qui revient tous les ans en mai puisque l'hymne a été créé le 11 mai, dans le mois où pour la première fois les futurs Argentins ont célébré le 25 mai (anniversaire de l'abolition de la vice-royauté) comme fête nationale, dans une nouvelle étape vers ce dont l'histoire était en train de faire une déclaration d'indépendance progressive (1).

La seconde exposition se tient depuis aujourd'hui jusqu'au 30 juin et elle a pour thème des gravures de Marta Pérez Temperley sur l'implantation du chemin de fer en Argentine et singulièrement à Buenos Aires, à partir de 1857. L'importation de cette technologie, déjà très commune en Europe, fut pour l'Argentine une révolution économique et géographique car elle permit de raccourcir les distances et surtout le temps pour les parcourir entre la capitale et les grandes villes de l'intérieur du pays, ce qui était très important à l'heure où la République Argentine venait de se doter d'une constitution fédérale selon la lettre (ce qui n'empêcha pas une pratique politique largement centralisatrice) et tentaient de soigner les plaies d'une quarantaine d'années de guerre intestine acharnée.

Les œuvres exposées, riches de toutes sortes d'ocres et de bruns, s'harmonisent avec la saison. C'est l'automne en Argentine.

Le Museo Histórico Cornelio de Saavedra est consacré à la Buenos Aires du XIXème siècle. Il expose des collections très riches sur les différentes phases de ce siècle très mouvementé dans une maison qui fut un jour celle d'un neveu de Cornelio de Saavedra, président de la Junta (Primera Junta) issue du mouvement insurrectionnel du 25 mai 1810 (cliquez sur le raccourci Bicentenaire de la Révolution de Mai, dans la partie médiane de la Colonne de droite).

Entrée : 1 $ (gratuité le mercredi). A voir. Même si c'est loin de tout... Et puis le parc doit être très joli en cette saison.

Pour aller plus loin :
voir la page consacrée aux expositions dans le sous-site Internet du musée.


(1) En 1813, l'Espagne ploie encore sous le joug français. Les pays d'Amérique du Sud hésitent à l'abandonner. Ce qu'ils feront plus facilement après le retour désastreux sur le trône d'un Fernando VII ivre de vengeance et prêt aux pires exactions pour ramener les anciennes colonies dans le giron espagnol. Heureusement, il n'en aura jamais la possibilité ni politique ni économique malgré tous ses efforts pour rallier à lui les puissances européennes. Il n'obtiendra que deux aides réelles : la première qui sera un échec, une déclaration du Pape appelant les peuples américains à rester fidèles au monarque ibérique, et une expédition de la France légitimiste et ultra-royaliste de la Restauration qui viendra mettre fin, en 1824, à une tentative de révolution libérale dans la Péninsule même. Et celle-là sera un succès. Mais presque tous les Etats américains avaient alors acquis leur indépendance et plus personne n'était en mesure de revenir sur la chose acquise.