vendredi 1 février 2013

Hommage de Rep à l'Assemblée de l'An XIII [Actu]



Le peintre Miguel Rep a fait très simple, comme d'habitude, et une fois n'est pas coutume, en mémoire des 30 000 disparus de la Dictature militaire de 1976-1983, il a recouvert sa vignette d'un puissant voile de gravité. Il a simplement illustré avec des petits personnages en joie le texte historique de la loi portant abolition de l'usage de la torture dans les Provinces-Unis du Río de la Plata, le 21 mai 1813. Et ce texte dit :

"L'homme s'est complu à recourir à des calculs atroces. C'est le cas de l'horrible invention de la torture. Seules les larmes qu'arrachera ce barbare excès pourront avec le temps faire disparaître de tous les codes de l'Univers cette loi du sang. Ce crime mérite d'être expié par tout le genre humain. L'Assemblée Générale décide par acclamation l'interdiction du détestable emploi de la torture et des instruments conçus à cet effet.
Assemblée de l'An XIII, Abolition de la torture, décret du 21 mai 1813".

Les pancartes brandies par les manifestants de toutes les conditions sociales et raciales qui formaient la société très bigarrée des années révolutionnaires dans l'actuelle Argentine, disent :
"Instruments de torture au bûcher
Justice
Vive l'An XIII !"
(Traductions Denise Anne Clavilier)


En 1813, on a véritablement fait des feux de joie et des bûchers publics avec les instruments de torture dont la prison du Cabildo fut débarrassée, à Buenos Aires et dans bien d'autres villes de l'actuelle Argentine mais aussi en Bolivie et en Uruguay. On comprend dès lors pourquoi la blague stupide du Premier ministre portègne sur l'asado avec le bois des wagons La Brugeoise a autant suffoqué les intellectuels argentins en janvier (voir mon article du 30 décembre 2013).