lundi 23 novembre 2009

Promenade dans la Buenos Aires de et par Gardel. Article n° 1000 [Troesmas]

A tout seigneur, tout honneur. Je ne pouvais pas faire moins depuis que je marque les centaines avec des articles un plus festifs ou emblématiques que d'autres (depuis l'article n° 400). Voilà donc en 10 photos un petit parcours à travers Buenos Aires entre Centro et faubourgs du sud et de l'ouest, et sans vous assommer avec des discours (il y en aura assez dans les deux autres articles, consacrés à une interview de Estela de Carlotto et à un point sur la campagne électorale en cours en Uruguay à sept jours du second tour).


Nous voici donc devant le Bar Cuatro Chanta, qui est devenu la Esquina Carlos Gardel. Nous sommes sur le côté du bâtiment de El Abasto, un bâtiment qu'il n'a pas connu. Il a été construit en 1936 et il est mort le 24 juin 1935. Le 24 juin dernier, s'y est donné un concert en sa mémoire. Ici, il a fait ses premières expériences en public. Dans ce café alors très populaire, il imitait les chanteurs lyriques du teatro Colón. C'est la seule statue qu'il y a de lui dans la rue à Buenos Aires. Et elle n'est pas vraiment réussie. Mais il est présent tout de même.

Voici son dernier domicile à Buenos Aires. La maison claire à droite, c'est le Museo Casa Carlos Gardel. Au 735 de la rue Jean Jaurès. Dans le quartier de l'Abasto. C'est là que la chanteuse Lucrecia Merico s'est produite accompagnée du guitariste Daniel Pérez pendant la dernière nuit des Musées et celle de l'année d'avant aussi. A côté, un local qui fut une école de danse et une permanence politique. Bref un peu de tout. En août 2007, c'était à vendre et il me semble bien que cette année, c'était toujours dans le même état.


A 40 mètres de là, en allant vers la avenida Corrientes, à l'angle de la rue Zelaya et la rue Jean Jaurès, le théâtre aveugle (teatro ciego) où le guitariste portègne Daniel Perez et la flûtiste clermontoise Marie Crouzeix viennent de présenter, dans le noir total, leur premier disque ensemble, enregistré à Clermont-Ferrand et édité à Buenos Aires. Sur le panneau indicateur, la mention supérieure, en rouge, indique la direction du Théâtre El Cubo, où Alfredo Arias vient de présenter, en avant-première, il y a quelques semaines son spectacle actuel de Paris (au Théâtre du Rond-Point).


Cette plaque a été posée par le quotidien Clarín en hommage à Carlos Gardel pour le 40ème anniversaire de sa mort, sous le gouvernement d'Isabel Perón. Nous sommes au pied de l'Obélisque, sur la Avenida Corrientes (c'est écrit dessus), face à ce qui fut (à quelques décimètres près) le Café El Nacional où Osvaldo Pugliese a fondé son orchestre en août 1939. Là où s'est installé maintenant un Mac Do !


Et nous voici au seuil de la Academia Nacional del Tango. Le Gran Café Tortoni est à notre droite à deux mètres. Cet superbe hôtel particulier de style alvearien (le maire de Buenos Aires qui voulut en être et en fut le Préfet Haussmann dans les années 1880) a été baptisé par Horacio Ferrer Palacio Carlos Gardel... Nous sommes sur la avenida de Mayo au numéro 833 et exactement en dessous du bureau présidentiel.


Sur la avenida Rivadavia, dans Balvanera, à quelques mètres du Café de los Angelitos, la devanture d'un magasin de peintures pour bâtiment. Carlos Gardel, bien reconnaissable malgré un style pictural discutable, et à côté, la grande chanteuse et actrice de cinéma Tita Merello.


A l'intérieur du Café La Perla, l'un des 52 bares notables de la Ville de Buenos Aires. Nous sommes dans le sud, à La Boca, entre Caminito et le Museo de Bellas Artes de la Boca Benito Quinquela Martín.


Ailleurs dans le sud, à l'angle de la rue Defensa et Carlos Calvo, à San Telmo. Un petit Gardel fileteado sur la vitre d'un bar, avec la plaque de la rue qu'on lit à l'envers en reflet dans la vitre. A 100 mètres sur votre droite, Plaza Dorego. Cette place et cette rue, c'est l'axe de la Feria de San Telmo tous les dimanches.

Sa tombe, au cimetière de la Chacarita, le cimetière de l'ouest.



Sur sa tombe, cette plaque très émouvante pour qui sait la lire. Une plaque presque anonyme qui dit : "à Carlos Gardel et à Madame sa mère / 24 juin 1955 / L'aviateur"
El aviador : c'était le surnom que Gardel avait donné à son chauffeur particulier, parce qu'il conduisait vite. Cette plaque se trouve sur la droite de la statue, sur le chambranle gauche de la porte du tombeau, tout en haut, à côté du petit coeur. En haut, à gauche, sur l'image, vous voyez le C de Carlos Gardel. Berta Gardés, la mère de Gardel, repose elle aussi dans ce monument.